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conférence sur les systèmes scolaires en Afrique

Enseignant devenu consultant, François Robert est intervenu dans le Tiers monde…
« Le RI consacre des moyens considérables dans ces pays… malgré des faits guerriers en Afrique subsaharienne préoccupants et décourageants, l’éducation en Afrique ne passionne pas souvent les gens… merci de l’intérêt que vous portez. Quelques mots sur l’éducation en Afrique subsaharienne. (bande sahélienne : Mauritanie, Tchad, Mali, Soudan, Golfe de Guinée jusqu’au Cameroun et Gabon et république centrafricaine…les deux Congo. (Pas de comparaison avec l’Afrique anglophone ou le maghreb écarté également car très différent… ). Je vous propose un espace qui présente une homogénéité et problématique commune… »

Ne m’en veuillez pas si dans les lignes qui suivent, vous avez une prise de note succincte. C’est pris au vif. Vous pourrez consulter pour une vraie étude de la question son blog en passant par www.le-vif-du-sujet.com.

-  repères historiques : évolution et malentendus
o colonies : école coloniale vécue comme l’école des blancs, exogène, montée pour satisfaire les besoins de l’administration coloniale et des intérêts économiques, avec l’appui des églises ⇒ des méfiances de la population… stratégie pour éviter l’école des blancs en envoyant les enfants des esclaves plutôt que les enfants des chefs. De cette école ait sorti une élite… Léopold Sedar Senghor…

o indépendance : école chargée de mission, de renouveler le plus vite possible l’administration coloniale, besoin d’une administration publique, besoin d’une élite, priorité sur le secondaire, l’internat et l’université avec des systèmes de bourse (garantie de recrutement dans la fonction publique, garantie de grade… en Centrafrique… les licenciés sont forcément cadre A dans la fonction publique… ). Mais pas de scolarisation généralisée.

o UNESCO, UNICEF et BMI ont installé l’idée de droit à l’éducation et éducation pour tous (1990) : tous les pays ont souscrit… orientation des politiques là-dessus ⇒ source de difficultés et de malentendus, en 1990 moins du tiers d’une classe d’âge termine l’école primaire… réorientation des financements vers le primaire au détriment des Universités … on coupe le cordon ombilical entre l’éducation mondiale et l’accès à la fonction publique… des villageois…syndicalistes… ne comprennent pas pourquoi ils ne sont plus pris dans la fonction publique. Plans d’ajustement structurel = fin de cet emploi public garanti … ⇒ incompréhension de la population.

- aujourd’hui la scolarité :
o école maternelle : un taux de 10% c’est magnifique comme au Sénégal (en général plutôt 0%), dans les villes surtout pas dans les campagnes, surtout écoles privées… Quelques tentatives décevantes de l’UNICEF en campagne, elles existent mais sont vides… les gens ne sentent pas l’intérêt, les bâtiments ont été offerts mais les communautés devaient trouver les éducateurs et les payer… elles ne veulent pas les prendre dans la fonction publique… (6 à 7 enfants par femme…)

o école primaire : scolarité universelle ce n’est pas pour aujourd’hui pour plus de 10 pays (≠ bande côtière où c’est un peu mieux)… 6 années d’école primaire… (taux les plus bas en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, inférieur à 50%, avant 1990 c’était moins de 35%), bon taux au Cameroun (85%) . Même à 50% et au delà on ne peut prévoir encore quand on atteindra 100%. Des disparités importantes de milieu de résidence (citadins ≠ ruraux pris par les travaux agricoles, la distance du domicile à l’école décourage ; disparité selon le sexe (variable selon les pays égalité de traitement en Mauritanie, forte disparité en Guinée… pourquoi ? ), des pays où l’école privée est inconnue (Mauritanie…), le Niger (…) écoles coraniques… incontrôlables… pas de clergé donc surenchère entre eux… les catholiques ont des réseaux d’école issus de la colonie, … Abidjan, les familles bourgeoises musulmanes placent leurs enfants dans l’école catholique… préférées aux écoles publiques jugées pas sérieuses. En pays chrétiens, des mouvements sectaires écoles du réveil (Congo… ) Des gvts essaient d’établir un dialogue avec les Oulémas et les imams pour établir des écoles privées musulmanes… (Côte d’ivoire). Les enjeux du développement des écoles primaires : c’est utile aux enfants et utile à la collectivité, c’est l’investissement à tout faire. ⇒ Alphabétisation définitive= domaine de la santé publique et démographique, les enfants sont réceptifs aux messages de la prévention (aux maladies, à l’hygiène alimentaire, MST). Rentabilité sociale : les enfants ont une chance accrue d’accéder à l’emploi. (147 enfants dans la salle de classe à Djamena au Tchad… impossibilité d’apprendre à écrire dans l’année… à Djibouti école assez proche de la France 15 enfants… électricité équipements… )

o collèges et lycées comme sous l’époque coloniale avec même programme. Les collèges explosent du fait des progrès dans l’accès au primaire, effectif de 80 à 100 enfants par classe… pas d’examen de fin de collège pour marquer la fin de la scolarité obligatoire… (20 à 30% d’une classe d’âge) mais après les lycées sélectionnent. (taux de redoublement hallucinant… des bacheliers de plus de 21 – 22 ans). Ces établissements sont privés de financement en raison de la priorité au primaire.

o formation professionnelle insuffisante, balbutiante (années 60) : pays côtiers du Bénin ou du Togo sont en pointe, tradition et cherche à qualifier avec une part plus importante au privé…

o l’université  : sous-financement, bourses d’étudiants absorbent le financement… au détriment des bibliothèques des laboratoires ; … la part des étudiants allant faire les études universitaires à l’étranger moins de 10%, très rares sont ceux qui vont faire un premier cycle sur place. Filières spécialisées. une politique pour réduire les bourses à l’étranger… qui collent avec la politique d’immigration… sans craindre la fuite de la matière grise… qui de toute façon rapporte (mouvements de fonds…, soutien des familles… ). Il y a plus de médecins
centrafricains en France qu’en Centrafrique… !

-  L’éducation et l’aide publique au développement
o Ressources des États …ne permettront pas à elles seules d’atteindre la scolarité primaire universelle, même dans les hypothèses optimistes.

o Aide extérieure classique  : on ne paie pas de la dépenses courante (salaires) sauf la formation, des manuels scolaires, de l’entretien. On paie surtout des dépenses d’investissement (1/3 à la ½ payées par les pays extérieurs). Aide bilatérale française : école neuve à Kinshasa au Congo… il en faudrait 4000 / ans… en brique de terre compressée crue (intérêt thermique moins de 2° C…écologique ). Agence française de développement… coût moyen 20.000 € par salle de classe… Aide bilatérale, multilatérale (UNICEF, UNESCO achat de cartons, ardoises… construction d’école payant directement les entreprises qui assurent la maîtrise d’œuvre, pas un $ traîne dans les instances gouvernementales ce qui leur déplaît), partenariat mondial (fonds mondial en 2001 pour recueillir des fonds des pays généreux scandinaves ou du Japon qui n’ont pas de tradition coloniale et préfèrent alimenter les fonds mondiaux (moyen de chantage politique… pour les corps diplomatiques). Transfert important des fonds des émigrés pour financer collectivement et créer des écoles mais dans leur village… sans tenir compte de la stratégie globale de l’État cela peut-être gênant, perturbant ; Exécution directe/projets/fonds communs (bailleurs de fonds sans savoir ce qu’ils financent)/appuis budgétaires (dans telle ou telle activité, mais rien au Tchad au Cameroun car pas de confiances dans les instances gouvernementales) ; ONG :interviennent en appui au fonds des bailleurs, elles offrent leur personnel sur place…. C’est très formalisé… compliqué…un projet prend 2 ans… complications décourageantes… en raison de la lourdeur de la procédure…
o Peu d’États ont recours à l’aide extérieure pour leurs dépenses courantes salariales ou de fonctionnement
o Aide extérieure peut représenter 50% ou plus des investissements ;

o utilités individuelles et collectives : est-ce bien ? des cas limites où l’intervention est impossible (Tchad, Bissau …) ; trop abondante elle peut générer du désordre et du désengagement public (Mali) jusqu’à 60 bailleurs de fonds… bordel absolu et incohérences entre eux… corruption de l’administration nationale…

o des effets positifs sont mesurés (pays du partenariat mondial : meilleure progression du TAP, meilleure progression du financement national c’est encourageant…)

o L’aide arrive quasiment toujours à destination. Empêche-t-elle les pays de se prendre en main ? non. Détournement ? forme d’ingérence ? corruption ? au contraire, il y a plus de transparence, d’exigences procédurales sur les fonds d’aide que sur les fonds gouvernementaux…

o Questions diverses :
- République des Tables-Bancs : objet scolaire par excellence…
- Apprentis bâtissons le monde : expérience de Patrick Ceschin… dans le cadre d’un voyage dans un village africain… garde le souvenir d’une tente en feuillage avec des forgerons et des enfants… déjà ouvriers avant d’être apprentis… Le travail des enfants est une réalité qui correspond à des nécessités économiques et reste une occasion d’apprentissage. L’artisanat informel… par assimilation familiale…
-  Voici une bien pauvre présentation comparée à la richesse des propos et des connaissances de notre conférencier. Puisse-t-il ne pas m’en tenir rigueur et faire preuve de la plus grande indulgence à mon égard !
-  Vivement mardi prochain pour un autre débat tout aussi riche entre nous…et surtout avec vous !

Publié le jeudi 6 mars 2014, par auxerre, et mis à jour le 6 mars 2014.

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